Bienvenue sur le site Luisenstadtkultur.de , créé pour vous tenir informé de la vie culturelle d’un quartier de Berlin qui porta jusqu’en 1920 le nom de Luisenstadt, et qui fait aujourd’hui partie des arrondissements de Mitte et Kreuzberg. Venez en particulier à la rencontre de l’église Luisenstadt et Jacobi Kreuzberg, et de ses deux ensembles musicaux, les choeurs « Luisenstädter Vokalensemble » et l’orchestre Friedemann Bach.
L’HISTOIRE DE L’ÉGLISE JACOBI EN QUELQUES MOTS L’ Oranienstraße à Kreuzberg traversait dans les années 40 du XIXe siècle un quartier périphérique du vieux Berlin qui venait tout juste de naître, Luisenstadt, la ville de Louise, baptisé ainsi en 1802 en l’honneur de l’épouse de Frédéric Guillaume III. En 1843, la paroisse de St Jacobi se séparait de celle de Luisenstadt ; ce fut la première division au cœur de Berlin, imposée malgré une résistance acharnée. Le développement de l’arrondissement et la pression démographique avaient toutefois rendu cette séparation nécessaire. L’année1843 vit naître sous la direction du pasteur Bachmann, venu de la paroisse de Luisenstadt pour être affecté à celle de St Jacobi Parochie, le Kirchbauverein, association pour la construction des églises. L’emplacement prévu se situait sur l’actuelle place Waldeck, qui était à l’époque déjà une cour située dans l’enceinte de la paroisse St Petri. Mais la paroisse St Petri refusant de mettre le terrain à disposition, l’association acheta, pour 26 000 thalers fournis par le roi Frédéric Guillaume IV (1795-1861), le terrain qui était encore un champ en friche et sur le lequel se dresse aujourd’hui l’église. 2.7.1844 Pose de la première pierre en présence du roi et des représentants officiels de la ville et de l’État. 23.11.1844 Cérémonie d’inauguration du gros œuvre (sans clocher ni atrium) 5.10.1845 Consécration officielle de l’église par l’intendant général, l’évêque D. Neander. Le maître d’ouvrage, le roi Frédéric Guillaume IV et sa femme, accompagnés de plusieurs dignitaires, viennent de Potsdam en train spécial pour assister à la cérémonie. Représentants de la magistrature et délégués municipaux sont également présents.
LE STYLE ARCHITECTURAL L’église St Jacobi est, dans la partie occidentale de Berlin, l’unique exemple encore existant de l’utilisation systématique du style typique aux basiliques du début de la chrétienté. Les plans de cette basilique « byzantine » -c’est-à-dire italienne et préromane- sont dus au directeur des Travaux supérieurs de construction de Prusse, Friedrich August STÜLER, le successeur de Karl Friedrich Schinkel. L’exécution des travaux fut confiée à Gustav HOLTZMANN. Il en résulta un complexe composé d’une basilique à trois nefs, flanquée sur sa gauche d’un campanile, d’un atrium et d’arcades ainsi que de bâtiments annexes symétriques côté rue, construits en 1859 (presbytère) et 1865/66 (maison du prêcheur).
LE NOM DE L’ÉGLISE Les plans les plus anciens la nomment encore « Nouvelle église de Louisenstadt ». C’est au patronage du roi qu’elle doit son nom, en référence à l’hospice Jakob dirigé par la paroisse Petri dans la « Alte Jakobstraße », la rue la plus ancienne du nouveau territoire paroissial.
L’INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE À l’origine, la nef principale était soutenue par des colonnes corinthiennes et doriques sur deux étages, situées à la base et au sommet de tribunes, et qui occupaient toute la profondeur des nefs latérales. Des citations bibliques décoraient sur deux lignes tout le tour de l’église. L’abscisse fut tout d’abord ornée d’un ciel étoilé sur fond bleu. En 1822, l’espace intérieur fut rénové avant d’être réaménagé en 1906. Les bancs, jusqu’alors placés en longueur, furent déplacés pour faire face à la chaire actuelle. L’abscisse décorée jusque là d’un autel et d’un tableau à l’huile au cadre arrondi, fut décorée, sous la voûte repeinte en bleu clair, d’une mosaïque de couleurs vives en faisant tout le tour et représentant Jésus bénissant entouré des apôtres Pierre, Paul, Jean et Jacques.
L’APÔTRE JACQUES La statue en grès de l’apôtre Jacques (ou Jacob), qui se dresse dans l’atrium, est due au sculpteur Emil HOPFGARTEN, et elle fut offerte par le royal protecteur de l’église lors de sa consécration en 1845.
L’ÉGLISE AUJOURD’HUI Le 3 février 1945, l’église était détruite au cours de terribles bombardements aériens. Seuls résistèrent, quoique légèrement endommagés, les locaux d’habitation, le clocher et l’atrium. De 1947 à 1957, les services religieux eurent lieu dans une église de secours construite à côté des décombres. La reconstruction commença en 1953 par la réparation des dégâts ayant affecté le campanile. L’église restaurée, reconstruite à l’extérieur fidèlement au modèle historique, fut consacrée au mois d’avril 1957. En 1981, la paroisse de St Jacobi fut intégrée à celle de Luisenstadt, la paroisse-mère en quelque sorte, détruite pendant la guerre et séparée par le Mur.
Les architectes Paul et Jürgen EMMERICH, simplifièrent à l’extrême l’intérieur : les galeries ont maintenant complètement disparu, des arcades en demi-cercle allant jusqu’à hauteur des nefs latérales se transforment, sans chapiteaux, en piliers de section quadrilatère. La mosaïque représentant le Christ bénissant est restée conservée dans l’abscisse épargnée par les bombes.
L’orgue construite en 1959 par les établissements Walcker articule admirablement en quatre claviers la tribune munie d’une rosace et constitue un instrument capable des performances les plus diverses qui puissent être exigées en concert. Il comporte 40 registres répartis en 3 manuels et 1 pédale. Traction mécanique avec sommiers à gravures et registres électro-pneumato-mécaniques. Nombre total de tuyaux : 2834. Harmonisation avec pression basse. En 1995 les facteurs d’orgues Sauer ont effectué nettoyage, relevage et réharmonisation. La console est montée sous le clavier de poitrine (Brustwerk) du buffet et comporte tous les tirants de jeux et accouplements par dominos à bascules avec 2 combinaisons libres, mécanisme d’appel du tutti. Renvoi d’anches individuel, Brustwerk comme récit en boîte expressive, Positif de dos sur le principal/Principal sur la pédale/ Brustwerk à pédale/Positif de dos à pédale Harmonisation : Karl Bauer/disposition : Berthold Schwarz Conception du buffet: Ernst Bittcher/Réharmonisation : Peter Fräßdorf Orgues vespérales en septembre, le dimanche à 18 heures.
Après-midi musicaux dans le jardin De juin à fin août des concerts ont lieu dans le cadre idyllique des jardins entourant l’église Jacobi de Kreuzberg, que l’on écoutera tout en prenant une tasse de café accompagnée d’un gâteau ; le café (samedis de 15 à 18 heures) est servi également en été dans le jardin, par temps pluvieux dans la grande salle.
Oranienstr. 132, 10969 Berlin Tél. : 030 616 59 791 C’est ici que vous trouverez tous les renseignements concernant les concerts de la paroisse St. Jacobi-Luisensenstadt, que vous pourrez réserver vos billets ou vous tenir informé régulièrement de nos activités culturelles (newsletter). C’est ici également que se trouve le siège du service assurant l’organisation des chœurs Luisenstädter Vokalensemble, de l’orchestre Friedemann-Bach et des manifestations culturelles.
L’association de soutien à but non lucratif a pour objectif de soutenir de manière simple et directe le travail de la paroisse sur place en proposant tout un éventail de programmes.
Soutien financier d’une part, grâce aux cotisations des adhérents et aux dons, et travail bénévole des membres actifs de l’association de soutien d’autre part.
L’article 2 des statuts précise : « l’objectif de l’association est de promouvoir, exclusivement et indirectement, l’art, l’entretien et la conservation d’ouvrages artistiques ainsi que le rapprochement des peuples, la tolérance dans tous les domaines de la culture et la compréhension entre les peuples. La réalisation de cet objectif est rendue possible en particulier grâce au soutien de la communauté paroissiale de St Jacobi-Luisenstadt et au recueil de fonds pour : - des manifestations culturelles - l’entretien et le maintien du patrimoine culturel - l’entretien de l’église et du complexe, classés monuments protégés, de la communauté paroissiale St Jacobi-Luisenstadt - organiser des rencontres (internationales et multiculturelles) - assurer un lieu de répétition aux musiciens et chanteurs - établir des contacts avec des personnes, groupes et institutions issus d’autres peuples et cultures au moyen d’invitations, de visites et d’offre d’assistance de la part de l’association. L’association agit uniquement et indirectement à des fins d’utilité publique telles que les définit le code fiscal allemand. Les ressources de l’association, tout comme d’éventuels excédents, sont utilisées uniquement dans le but de répondre aux objectifs fixés dans les statuts. »
Informations : Peter Lüsch (2nd Président). Tél. : 616 59 791 Bureau culturel, adresse postale : Oranienstr. 132, 10969 Berlin, verein@luisenstadtkultur.de
Numéro du compte pour recueillir les dons : 181978 auprès de la Evangelische Darlehensgenossenschaft BLZ 210 602 37
L’ensemble vocal de Luisenstadt ... est l’ensemble vocal berlinois de Luisenstadt, formé par les chœurs mixtes de la paroisse St.Jacobi-Luisenstadt à Kreuzberg. Le chef de chœurs actuel, Oliver Lüsch, (professeur de musique et spécialiste de musique sacrée) a renoué avec la tradition de la chorale paroissiale de l’église St Jacobi remontant à 1845 en créant en 1988 le Luisenstädter Vokalensemble. Ce nom rappelle d’une part les liens d’origine avec la double paroisse de St.Jacobi-Luisenstadt et souligne par ailleurs l’aspect géographique de Luisenstadt, autrefois banlieue de l’ancien Berlin, aujourd’hui Kreuzberg et Mitte. L’ensemble vocal s’est fixé pour but d’élargir l’éventail de ses possibilités musicales en travaillant tant sur des œuvres connues que sur des raretés. Son objectif est d’éveiller le plaisir de chanter, de promouvoir la compréhension musicale et le travail en commun. «Chanter» implique pour nous la formation vocale tout autant que la confrontation avec les textes chantés, pour mieux comprendre et ainsi assurer une meilleure interprétation des textes qui pourraient nous sembler aujourd’hui éloignés. Nous chantons tant dans le cadre des services religieux que de concerts hors de l’église. La plupart du temps, un lieu inhabituel est choisi en fonction du programme respectif : c’est ainsi que notre chorale a déjà chanté sous la voûte étoilée et dans la pénombre du planétarium Zeiss, interprété la Création de Haydn dans le musée des sciences naturelles de Berlin au pied du plus grand squelette de dinosaure du monde, et s’est produit devant les caméras de la télévision de RDA, en 1989 durant l’automne de la chute du Mur (Eglise Gethsemane). En septembre 1996, le Luisenstädter Vokalensemble a ouvert la série de concerts «Musique sacrée pour chœurs» dans l’église Marienkirche dans le cadre du festival des chorales berlinoises « Singende, klingende Stadt». La chorale part régulièrement en tournée et a voyagé en Allemagne, en Autriche, en République tchèque, au Danemark et en Pologne. La composition de l’ensemble varie selon le programme ; il coopère avec de nombreux chœurs et orchestres, depuis 2000 tout particulièrement avec l’orchestre Friedemann-Bach. Le « Friedemann-Bach-Orchester » a été créé en 2000 par son chef actuel, Oliver Lüsch. Il est formé d’instrumentalistes de talent issus des milieux professionnels les plus divers, tout comme de professionnels. La composition de l’orchestre dépend elle aussi du programme des concerts. L’orchestre Friedemann Bach est placé sous l’égide de la paroisse évangélique St.-Jacobi-luisenstadt à Berlin-Kreuzberg ; il a à cœur d’entretenir l’œuvre musical de Friedemann Bach. Le travail de l’orchestre est consacré pour l’essentiel à des oratorios, messes et cantates religieuses en liaison avec l’ensemble vocal Luisenstadtun , la musique sacrée composée par Friedemann Bach se trouvant au centre de ses préoccupations.
L’aîné des fils de Jean Sébastien Bach à qui l’orchestre doit son nom, passa les 10 dernières années de sa vie à Berlin et habitait en 1778 dans le quartier périphérique de Cöpenick, qui devenait devenir ultérieurement le quartier berlinois de « Luisenstadt ». En tant que « Fils de Sébastien » et dépositaire du style strict et savant, il jouait un rôle important dans les milieux mélomanes de Berlin. Il trouva une fervente admiratrice en la personne de la Princesse Amalia, sœur de Frédéric le Grand. Malgré tout, Friedemann gagnait difficilement sa vie sans poste fixe, en tant qu’organiste virtuose, professeur de piano et compositeur. Le registre des morts de l’église de Luisenstadt mentionne un « mal de poitrine » pour cause du décès. Une notice nécrologique publiée quelques jours plus tard, indique : « Monsieur Wilhelm Friedemann Bach, un des fils de l’immortel Sébastien, est mort de consomption dans sa soixante-quatorzième année le premier mois de ce mois. L’Allemagne perd avec lui son meilleur organiste, et c’est le monde de la musique dans son intégrité qui perd un homme irremplaçable. »
En 1784 donc Wilhelm Friedemann Bach trouvait son dernier repos dans la cour proche de l’église baroque Luisenstadt dans l’ancienne Jakobstrasse. Le quartier « Luisenstadt » fut intégré au XXe siècle au cours de la réorganisation administrative de la ville aux arrondissements de Kreuzberg et Mitte. Avec la division de la ville et la construction du Mur, les ruines de l’église Luisenstadt détruite pendant la guerre se trouvant dans la zone frontière furent détruites et avec elles le tombeau de Friedemann Bach. Sur l’initiative, parmi d’autres, des Amis de Wilhelm Friedemann Bach, une stèle commémorative fut élevée à l’emplacement initial de l’église Luisenstadt, et son relief évoque le célèbre musicien. Avant le 300e anniversaire du fils officiellement préféré de Jean-Sébastien Bach, l’orchestre Friedemann-Bach s’est fixé pour cible de jouer, avec l’ensemble vocal Luisenstadt et divers solistes, l’ensemble intégral de l’œuvre religieux du plus doué des fils de Bach. Le chef d’orchestre et de chœurs Oliver Lüsch souhaite ainsi contribuer un peu à raviver le souvenir d’un fils de Berlin quelque peu tombé dans l’oubli. Parmi les œuvres interprétées jusqu’à ce jour : ???????????????????????????????????????????????????????
- né à Berlin-Wilmersdorf premières leçons de piano à 6 ans, et d’orgue à 14. - études de musique sacrée à l’école de musique sacrée de Berlin. (Parmi ses professeurs : Paul Hoffmann, directeur de musique sacrée, le Professeur Peter Wackwitz - orgues, Arnold Tirzits - piano, Mme le Professeur Linda Zambrano/USA- Chant). - enseignement de la théorie de la musique et de la composition entre autres selon le système modulaire et improvisation sous la direction de la musicologue Mme Leonore Birkner et le compositeur de renom international Gerald Hummel. - études (Filière enseignement de la musique et de l’histoire) à L’université Humboldt de Berlin (Discipline principale Orgues auprès du directeur de musique sacrée Erich Piasetzki), à l’Université technique de Berlin ainsi qu’à L’École des Beaux-Arts de Berlin), examen d’état. Assistant sous la direction de Fritz Weisse au Berliner Konzertchor (siège à la Philharmonie de Berlin) : formation vocale, répétition et direction période des chœurs principaux, chœurs d’enfants et de jeunes. depuis 1988, cantor et organiste à la paroisse évangélique St. Jacobi-Luisenstadt à Berlin : - Fondation et direction des chœurs Luisenstädter Vokalensemble et du Friedemann-Bach-Orchester. - Nombreux concerts en tant qu’organiste, pianiste et chef d’orchestre en Allemagne. -Tournées en Autriche, République tchèque, Italie, Pologne, Danemark, Angleterre et Finlande. Collaboration avec divers solistes, chœurs et orchestres allemands et internationaux. - Organisateur et directeur artistique de diverses séries de concerts à Kreuzberg.
Dès 1665, les villes jumelles Berlin/Cölln s’étaient remises des troubles de la guerre de trente ans et la paroisse St Petri de Cölln commença elle aussi à gagner en importance. Elle fit l’acquisition d’un terrain pour un nouveau cimetière dans les faubourgs de Cölln. Mais le nombre d’habitants augmenta si vite que le Magistrat lui attribua son propre prêcheur, le théologien Christoph Friedrich Possart, alors âgé de 27 ans. Il entra en fonction le 2 juillet 1694 au nouveau cimetière de la paroisse St Petri. Cette date correspond à la naissance de la paroisse Luisenstadt. Dans ces faubourgs de Cölln, appelés également à l’époque Faubourgs de Köpenick ou quartier aux portes de Cöpenick, la nouvelle paroisse limitée par la Spree et les fossés des fortifications, aujourd’hui « alte et Neue Jakobstraße jusqu’à la Kommandantenstraße) -pouvait exercer son influence jusqu’à la Lindenstraße et jusqu’aux territoires de Tempelhof, Rixdorf, Treptow et Köpenick. Il fallut certes tout d’abord improviser ; les services religieux avaient lieu en plein air. Par mauvais temps, on se retirait dans une cabane de planches, pour ainsi dire la première église intérimaire du futur Berlin. Mais dès le 27 août 1694 la première pierre de la première église de la communauté paroissiale était posée dans le nouveau cimetière. L’évènement est relaté dans les chroniques de Wendland 1648-1701. Après une année de travaux à peine, la nouvelle église était consacrée le 21 juillet 1695, ce principalement grâce au conseiller de Cölln et président Sebastian Nethe, qui avait mis toute son énergie à assurer la rapidité des travaux, sans en retirer le moindre avantage personnel. Le Magistrat de l’église, pour témoigner sa reconnaissance, nomma l’église « Sebastiankirche », nom qu’elle porta jusqu’en 1785. Par ordonnance ministérielle il se transforma alors en Köllnische Vorstadtkirche », église des faubourgs de Cölln. Mais dès le 100e anniversaire de sa construction en 1795, elle retrouva son ancienne appellation sur l’impulsion du roi Friedrich Wilhelm II.
Le maître d’œuvre de l’église baroque s’appelait Martin Grünberg. Il avait conçu la forme crucifère du bâtiment, l’avait réalisé en colombages et muni d’un clocher en bois pour abriter la cloche. En 1707 eut lieu au cours d’un service religieux particulier l’inauguration des nouvelles orgues Schnitger. En tant que « fille » de la paroisse St Petri à Cölln, la paroisse de Luisenstadt restait fidèle à la foi luthérienne, sans toutefois montrer la moindre hostilité ni réserve envers les Réformés, comme c’était souvent le cas au XVIIe siècle. La consécration de l’église Sebastian eut lieu selon les rites luthériens. Lorsque le Prince électeur l’apprit, il menaça le Magistrat de refuser le patronat. Le Magistrat ne l’obtint que le 12 août 1695 après plusieurs requêtes réitérées.
La deuxième Maison du Seigneur Près d’un demi-siècle après, des travaux de réparation s’imposaient pour l’église Sebastian. Le clocher menaçait de s’effondrer. La cloche fut donc décrochée et placée sur un châssis mis en place près de l’église. Les inondations de 1750, au cours desquelles on circula en barque dans le cimetière, entraînèrent de peu l’effondrement. Le maître d’œuvre Christian August Naumann et Johann Gottfried Büring érigèrent une nouvelle église sur de hautes voûtes en dur capables de résister à des inondations. Les voûtes abritaient 27 niches mortuaires, petites et grandes, ayant leurs propres arrivées d’air et de lumière, si bien que les morts s’y momifièrent. Le maître d’œuvre lui-même, tout comme le maire et le receveur municipal y reposèrent également tout comme Friedrich Nicolai, homme des lumières. Orgues et chaire purent être récupérées dans l’ancienne église. L’autel trônait au milieu de la grande salle carrée formée par l’intérieur de l’église. Des piliers de bois soutenaient un plafond plat et de hautes fenêtres cintrées laissaient entrer la lumière à flots. Mais la nouvelle église n’avait pas de clocher. La consécration de la nouvelle église par le prévôt Süßmilch avait lieu le 23 décembre 1753. Entre 1841 et 1842, l’église délabrée fut remise entièrement en état sous la direction de l’inspecteur des travaux Berger. Cette restauration fut si coûteuse qu’il n’y eut tout d’abord plus assez d’argent pour le clocher. Le Magistrat prit le relais et l’église finit par avoir sa tour : boule du clocher et croix sont officiellement dévoilées le 20 août 1845 et complétées la même année par une horloge. Les caveaux sous l’église, les journaux de l’époque en témoignent, attirèrent de nombreux visiteurs. Une chambre mortuaire spacieuse, sous la tour, occupée par trois cercueils sans couvercles soulevait tout particulièrement l’intérêt. 1936 connut à nouveau des travaux importants. Outre l’installation du chauffage, de l’éclairage et de toilettes, le choix des couleurs fut modifié. Durant la seconde phase des travaux, les orgues furent également déplacées en 1937. Les transformations furent achevées en 1940.
Changement de nom Après que les habitants du quartier périphérique de Cölln eurent obtenus du roi Frédéric Guillaume III l’autorisation de baptiser leur quartier « Luisenstadt », ville de Louise, en l’honneur de la reine éponyme, l’église Sebastian changea elle aussi de nom en avril 1802 pour devenir l’église Luisenstadt. À la mort de la reine en 1810, les prêcheurs demandèrent que l’église s’appelle désormais église de Louise, Luisenkirche, ce qu’autorisa le gouvernement de la Marche de Brandebourg mais non le roi. Il ordonna en 1837 que le nom de Luisenstadt-Kirche soit conservé, ce qui a été fait jusqu’à ce jour tant pour l’église que pour la paroisse. Ce retour à l’ancien nom s’explique également par le fait qu’une église de Charlottenburg avait été rebaptisée « Luisenkirche ».
Étapes de la destruction Le 3 février 1945, la capitale du Reich subissait la plus sévère attaque aérienne alliée de la guerre entre 10 heures 39 et 12 heures 16. Les bombardements se concentrèrent autour du Spittelmarkt, de Moritzplatz et du Neanderviertel, aujourd’hui quartier Heinrich Heine. Mines aériennes, bombes explosives et incendiaires réduisirent en cendres les restes de bâtiments du centre entre Alexanderplatz et la Porte de Brandebourg. Une soixantaine de personnes cherchèrent refuge dans les caves sous l’église, parmi eux des personnes travaillant pour la paroisse et des enfants du quartier. Aucun ne survécut.
Le vendredi 29 mai 1964 les responsables feront sauter les ruines de la Luisenkirche, située depuis la construction du Mur sur la bande frontière séparant la ville en deux. Luisenstädter Vokalensemble ... est l’ensemble vocal berlinois de Luisenstadt, formé par les chœurs mixtes de la paroisse St.Jacobi-Luisenstadt à Kreuzberg. Le directeur de chœur actuel, Oliver Lüsch, (professeur de musique et organiste de la paroisse) a renoué avec la tradition de la chorale paroissiale de l’église St.Jacobi remontant à 1845 en créant en 1988 le Luisenstädter Vokalensemble. Ce nom rappelle d’une part les liens d’origine avec la double paroisse de St.Jacobi-Luisenstadt et souligne par ailleurs l’aspect géographique de Luisenstadt, autrefois banlieue de l’ancien Berlin, aujourd’hui Kreuzberg et Mitte. L’ensemble vocal s’est fixé pour but d’élargir l’éventail de ses possibilités musicales en travaillant tant sur des œuvres connues que sur des raretés. Son objectif est d’éveiller le plaisir de chanter, de promouvoir la compréhension musicale et le travail en commun. «Chanter» implique pour nous la formation vocale tout autant que la confrontation avec les textes chantés, pour mieux comprendre et ainsi assurer une meilleure interprétation des textes qui pourraient nous sembler aujourd’hui éloignés. Nous intervenons tant dans le cadre des services religieux que de concerts hors de l’église. La plupart du temps, un lieu inhabituel est choisi en fonction du programme respectif : c’est ainsi que notre chorale a déjà chanté sous la voûte étoilée et dans la pénombre du planétarium Zeiss, interprété la Création de Haydn dans le musée des sciences naturelles de Berlin au pied du plus grand squelette de dinosaure du monde, et s’est produit devant les caméras de la télévision de RDA, en 1989 durant l’automne de la chute du Mur (Eglise Gethsemane). En septembre 1996, le Luisenstädter Vokalensemble a ouvert la série de concerts «Musique sacrée pour chœurs» dans l’église Marienkirche dans le cadre du festival des chorales berlinoises « Singende, klingende Stadt». Le Luisenstädter Vokalensemble, que les spécialistes ont jugé être actuellement la meilleure chorale de Kreuzberg, se produit en fonction du programme avec l’ensemble ou non de ses membres et coopère avec de nombreux orchestres et chœurs. Une partie des œuvres travaillées et produites en public jusqu’à présent : G.P. Telemann - Die Tageszeiten (concert au Planétarium) Franz Schubert - Messe en sol majeur Ariel Ramirez - Missa Criolla Franz Liszt - Via crucis Camille Saint-Saëns - Oratorio de Noël et Messe de Requiem G-F. Händel - Ode on St Cecilia’s day (Musé de Schinkel et Conservatoire de Cottbus) - Israël en Egypte (Oratorio pour deux chœurs) J.Chr. Bach - Gloria in excelsis W.A. Mozart - diverses messes Joseph Haydn - La Création (entre autres au Musée des sciences naturelles) Charles Gounod - Messe solennelle de Sainte Cécile Leonard Bernstein - Missa brevis Heinrich Schütz - Weihnachtshistorie (mis en scène) ainsi que des motets pour plusieurs chœurs de H. Schütz, diverses cantates de J.S. Bach et des pièces pour chœur et orgue de C. Frank, J. Brahms, F. Mendelssohn et B. Britten Les répétions ont lieu dans la grande salle de la paroisse Jacobi-Kirche à Kreuzberg, Oranienstr. 132-134, 10969 Berlin (le jeudi de 19 heures 30 à 21 heures 30). Renseignements auprès de : Oliver Lüsch ou Luisenstädter Vokalensemble Oranienstr. 132-134, 10969 Berlin (Tél. : 00 49 30 - 616 09 619) e-mail: jacobikultur@hotmail.com Venez nous rendre visite sur l’Internet : http.//www.luisenstadtkultur.de |
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